Si vous feuilletez un exemplaire du très chouette petit manuel « Pratiquer la gravure, la lithographie » d’Olivier Dekeyser, (aux éditions Eyrolles) vous aurez la surprise d’y trouver ma tête ☺️
En plus d’y retrouver quelques unes de mes lithographies (ainsi que celles de mes compagnons de l’atelier KASBA) vous m’y retrouverez donc expliquant, pas à pas, la technique de lithographie « à la manière noire » avec transfert photographique.
Voici tout d’abord ma tête avec ma tête dans le livre
Voici ensuite un petit aperçu de l’intérieur du livre
Oubliez les vieux pulls de Noël de Mémé, ou les gadgets inutiles de l’oncle Alfred! Offrez plutôt à toute la famille et aux amis de belles œuvres imprimées !!!
Et ça tombe bien car au Marché de Noël Imprimé de l’atelier KASBA vous trouverez ce qu’il vous faut et encore plus à des prix féeriques !
Bonne nouvelle! Le dernier numéro de la revue « Actuel de l’estampe » est sorti, ce périodique vous fait découvrir la richesse du monde de l’estampe contemporaine, et devinez qui fait la couverture de ce numéro 32 😊
Vous y retrouverez aussi, entre autre, un article sur mon travail, et pour 60€ de plus vous pouvez acquérir la gravure de tête que j’ai réalisée pour l’occasion 😉
Mes pérégrinations lithographiques m’ont mené à tenter la quadrichromie (impression en quatre couleurs)… Et pour ce faire, quoi de mieux comme sujet que mon jardin (encore lui, ça devient une obsession 😊)
La quadrichromie
La quadrichromie, c’est l’impression en quatre couleurs. On utilise classiquement les trois couleurs primaires de l’impression (bleu cyan, rouge magenta, et jaune primaire) plus du noir. C’est le fameux profil colorimétrique CMJN. Journaux, magazines, livres illustrés, photocopies couleurs (etc) sont en majorité imprimés avec ces quartes couleurs, ce sont aussi les quatre cartouches que l’on trouve généralement dans les imprimantes basiques.
Mais l’intérêt de la lithographie en couleur c’est aussi de pouvoir jouer sur les nuances. Je n’ai donc pas tout à fait utilisé les trois couleurs primaires, et ai remplacé le noir par du bleu foncé…
un petit tour au jardin
Peut-être vous souvenez-vous, en février 2022 j’avais réalisé quelques petits croquis de mon jardin… un en particulier a retenu mon attention, la vue d’un conifère caché derrière un peu de végétation, j’ai décidé de l’adapter en lithographie.
(Lithographie qui a d’ailleurs été choisie pour pour la couverture de la revue « Actuel, l’estampe contemporaine » nº32 😊
La lithographie est une technique d’impression d’un dessin réalisé sur une pierre. Souvent la lithographie est réalisée en noir et blanc, il n’y a donc là qu’un seul passage du papier dans la presse, avec le noir.
Par contre, quand on imprime en couleur, le papier passera autant de fois sous presse qu’il y a de couleur. Dans le cas d’une quadrichromie le papier passera donc quatre fois.
Comme dans toutes les techniques d’impression, l’ordre des couleurs à son importance, dans mon cas j’ai décidé de commencer par le jaune:
Le repérage à l’aiguille
Comme on passe quatre fois le papier sous presse, une fois par couleur, il faut que celui-ci soit à chaque fois exactement à la même place.
Pour ce faire j’utilise la technique du repérage à l’aiguille.
Après ce deuxième passage, on a donc du blanc, du jaune, du bleu clair, mais aussi du vert (le mélange entre la couche jaune et la bleue):
(faites glisser les deux flèches au milieu de l’image à gauche ou à droite pour voir l’image complète)
Troisième passage, le bleu foncé
Cette couche foncée va surtout permettre d’amener du contraste dans l’image.
Dernière couche, le rouge
Et voici la touche finale 😉
Et je me suis encore fendu, pour l’occasion, d’une petite vidéo 😊
Deux modes d’expression différents
Si l’on compare l’image peinte et sa sœur lithographique, elles sont au final assez différentes. Mais mon idée n’était pas de refaire en lithographie ce que j’avais fait en peinture, mais plutôt de l’adapter en tenant compte des spécificités de la lithographie…
Prochaine étape, une quadrichromie sur bois ou sur métal 😁
Après « Regard froissée », voici mon deuxième petit leporello de la série « À yeux clos ». Le fil conducteur du projet reste des interrogations autour de la notion de regard (dans l’œuvre, mais aussi lors de la création, en travaillant notamment par moment à l’aveugle) et de paysage. Ici, le point de départ est le « Regard perdu ».
Comme pour le livre regard froissé, la technique utilisée pour les images est la lithographie (technique d’impression d’un dessin réalisé sur une pierre calcaire).
Et pour le texte, j’ai ressorti les vieux caractères en plomb de l’atelier:
Toujours dans la série « à yeux clos » (paysages réalisés en partie les yeux fermés), voici deux nouvelles lithographies en grand format (enfin, 40x60cm, ce qui pour moi représente un grand format ;-)).
En même temps que je confectionnais mon premier petit leporello de la série (et petit est le mot, 8x8cm), je me suis attaqué à deux grandes pierres (mon dos s’en souvient encore) pour réaliser deux nouvelles lithographies monumentales (40x60cm, notez l’exploit).
Cliquez sur une image pour ouvrir le diaporama
Si une partie plus au moins grande du dessin sur la pierre est réalisée à l’aveugle (d’où le titre « à yeux clos »), les réserves de blanc (étape préalable au dessin, qui va venir bâtir l’image) sont réalisées à yeux grands ouverts.
Dans le cas de la première lithographie, la plus foncée, je me suis inspiré, pour placer les blancs, d’une gravure du peintre et graveur Hercules Seghers:
Dans le cas de la seconde lithographie par contre, je me suis inspiré du résultat d’un petit exercice de dessin d’observation réalisé quelques semaines plus tôt:
Première étape, le modèle – réalisation d’un petit paysage de papier
Deuxième étape, le dessin d’observation au crayon
Troisième étape le dessin sur la pierre
Et dernière étape, l’impression
Comparaison: Dessin / lithographie
(faites glisser les petites flèches de gauche à droite pour comparer)
Dès la création de mes premiers leporellos (livres accordéons) en dessin, l’envie m’était venue de répéter la démarche en lithographie.
Il m’a fallut pour ça un peu de temps, tout d’abord pour trouver comment transcrire la démarche en lithographie, faire des essais, et puis un peu de temps aussi pour me motiver à me casser la tête (et peut-être les dents) sur ce projet (où la précision est le maître mot)…
Ce livre (ainsi que d’autres de mes livres) est normalement consultable à labibliothèque de Mons.
Tout d’abord quelques photos de la pierre, avec le premier état du dessin (prêt à être retravaillé), et les nouvelles réserves à la gomme arabique bleue (qui donne un assez beau résultat éphémère).
Suite de la série « à yeux clos ». Après les petits leporellos (dont les dessins ont été réalisés, dans un premier temps, les yeux fermés), voici que le projet se métamorphose quittant le champs du dessin pour celui de la lithographie.