Aborder la « non-figuration » avec les enfants n’est pas toujours évident. Mode d’expression premier pour les enfants en bas âge, elle peut sembler rétrograde pour les plus grands.
Et cela sans compter sur la sempiternelle activité « à la manière de Mondrian » qui, non seulement limite la démarche de l’artiste à un simple coloriage de carrés colorés et de lignes noires, mais aussi contribue à rendre barbante l’expérience abstraite chez les enfants.
Voici un atelier réalisé avec mes groupes 6-8 ans de l’École des Beaux-Arts de Wavre autour de petits montages abstraits. Atelier qui a assez bien fonctionné…
1. Points
Pour cette première étape j’ai distribué aux enfants quatre feuilles.
En les comptant ensemble au fur et à mesure, je leur ai demandé de dessiner sur ces feuilles une série de points (en essayant de les répartir une peu partout sur la feuilles, bords y compris)
Il a fallu ensuite relier tous ces points
2. Lignes
Ça a été ensuite, au verso de ces feuilles, un peu le festival de la ligne:
Première feuille: La ligne la plus longue du monde
La consigne étant de faire, à l’arrière de la première feuille, la ligne la plus longue du monde :
Et c’est je crois, à ce petit jeu, Mathéo qui a gagné 😉
Deuxième feuille: Les formes
Avec des tracettes de fortune*, j’ai demandé aux enfants, à l’arrière de la deuxième feuille, de tracer des formes, ou des bouts de formes, en les superposant.
Après cela ils ont dû colorier certaines intersections entre les formes.
*Pour la petite histoire, les tracettes sont la récupération d’éléments qui entourent les pièces en carton des jeux neufs et que généralement on jette.
Troisième feuille: les scraboutcha!
D’abord petits, puis moyens, puis grands, la consigne était de remplir sa feuille de scraboutchas…
Et sur la quatrième feuille? On mélange tout!
3. Plis
Pour l’étape suivante, on a tout d’abord repris le recto des feuilles (le côté avec les points et les lignes). En découpant les lignes les plus proches des bords, les enfants ont dû créer des formes abstraites.
Enfin cette question: comment passer de quelque-chose de plat (2D) à un volume (3D)?
En pliant pardi!
Les formes obtenues ont été ensuite pliées et collées toutes ensembles, puis accrochées au mur…
Se promenant dans la forêt, les braves animaux ne savent pas que se cache, derrière ces arbres denses, la cabane de la famille Loup.
Atelier proposé à des enfants entre 6 et 8 ans.
S’inspirant d’un atelier riso animé conjointement avec la bibliothèque de Boitsfort (qui a aussi inspiré le livre auto-éditiépromenons-nous), et après avoir réalisé, avec mes élèves de l’École des Beaux-Arts de Wavre, une série de petits loups en vacances, nous avons continué sur le thème du loup en créant des petits « livres-cabanes ».
Chaque élève a reçu une feuille pliée en deux. Je leur ai demandé d’y dessiner, des deux côtés, une forêt en bichromie (ce qui veut dire qu’ils ont dû choisir deux couleurs pour faire tous les arbres):
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Ils pouvaient aussi y ajouter les animaux de leur choix:
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Ensuite, il a fallut les plier et les découper (vous retrouvez les instructions de pliage dans l’article « promenons-nous« ) afin de créer le petit livre-cabane.
À l’extérieure la forêt, et à l’intérieur…
La cabane tout confort du loup 😉
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Et maintenant les loups, revenus de leurs voyages, peuvent paisiblement recouvrer leurs pénates et savourer un repos bien mérité 🙂
Partant d’une part d’une réflexion sur la notion d’utopie, et d’autre part du très beau livre « Le Pays Incroyable » de Norman Messenger, nous avons créé, avec les enfants, une série d’atlas vous invitant à un voyage des plus singulier.
Atelier réalisé en 2017 avec des enfants entre 6 et 12 ans.
1- Le Pays Incroyable
« Le jour où j’ai découvert l’île Incroyable, j’étais en mer, à caboter tranquillement sur mon bateau, quand m’apparut soudain une terre spectaculaire que je n’avais jamais vue auparavant. Surpris et fasciné, j’éprouvai l’irrésistible besoin de m’en approcher pour en savoir plus.
À peine avais-je posé le pied sur l’île que je tombai immédiatement sous son charme. Aucun endroit au monde ne ressemblait à celui-ci. Les arbres, les plantes, les créatures et les gens étranges qui la peuplaient défiaient l’entendement. Il fallait sans délai que j’explore et étudie cet endroit incroyable et que j’en consigne les particularités. »
Ainsi commence l’étonnant carnet de voyage imaginaire appelé « le pays incroyable », écrit et illustré par Norman Messenger et édité en français aux éditions Seuil jeunesse (2012). Composé de doubles pages à rabats construites comme les planches naturalistes des voyageurs des siècles passés, Norman Messenrger nous y décrit, avec force détails, les richesses du pays Incroyable (île dotée de jambes et donc capable de se mouvoir seule dans l’océan).
On y découvre entre autre son habitat : des maisons toutes différentes et colorées faites de briques et de bois fournis par l’Arbre-Brique et l’Arbre-Étourdi:
Sa flore et de sa faune, avec l’Arbre-à-Pâtes, l’Arbre-Chocolat, la Fine-Anguille-Frustrée ou le Poisson-à-Grosse-Bouche:
L’on y rencontre un extraordinaire verger-potager, aux légumes spectaculaires et succulents (d’après l’auteur), l’étonnante Vache-Double-Crème ou l’Arbre-à-Voiles, idéal pour filer le long des côtes:
Et l’on y parcourt aussi les lieux remarquables, comme La Montagne-de-Livres, les Montagnes-Noires-qui-font-peur:
Il a fallu tout d’abord décider de qui faisait quoi. Par groupe de deux ou seuls les enfants on dû choisir le thème de la planche qu’ils allaient illustrer, soit en s’inspirant de thèmes pris dans le livre (le village, le pré fleuri, le lac magique etc.) ou alors en inventant leur propre thème (le zoo, le château fort des ours, le jardin d’horreur des princesses, etc.).
Ensuite, en utilisant la technique du collage, ils ont commencé leurs premières recherches:
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3- Les encyclopédies:
Et enfin, en s’inspirant des collages, les enfants se sont attelés à la réalisation des planches finales.
Chaque groupe a, au bout de compte, conçu sa petite encyclopédie d’une île imaginaire, dont chaque enfant a reçu son exemplaire.
Heure bleue, ou crépuscule, ou encore twilight en anglais, a fasciné le courant artistique des préraphaélites en Angleterre, et a été un bon moyen pour moi d’aborder la notion de nuances avec les enfants.
Voici un petit travail réalisé avec mes élèves entre 6 et 8 ans. Tournant autour des nuances de bleu, il a été fait en lien avec le travail des préraphaélites et leur fascination pour le crépuscule, ce moment de la journée où le soleil vient de se coucher mais sans qu’il ne fasse encore nuit, le monde alentour est alors submergé d’une lumière bleue (comme une porte d’entrée dans le rêve), d’où l’appellation « heure bleue » en français, et « Twilight » en anglais.
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Technique :
Gouache, collage
Consignes :
J’ai demandé aux élèves de peindre à la gouache 4 feuilles de papier (en travaillant sur les nuances de bleu sur la matière), une grande et trois petites. La grande feuille servant de fond, les trois autres de « papier coloré » dans lesquels venir découper les différents éléments qui constitueront l’image.
Une boîte à œufs, une photo, pourquoi ne pas recréer ta famille en marionnettes à doigts? (fais juste attention aux monstres intergalactiques).
En reprenant l’idée développée dans l’article « jeux de doigts » de créer des marionnettes à doigts à partir des cônes se trouvant dans les boîtes à œufs, voici une nouvelle proposition facile à réaliser avec les enfants.
Il te faut
Une boîte à œufs
De la peinture (idéalement gouache ou acrylique)
Une photo de famille dans laquelle tu peux découper
De la bonne colle (colle blanche, colle de bricolage, colle de reliure…)
Regarde la vidéo, et puis suis les instructions ci-dessous
1- Découpe et peint le cône
2- Découpe dans la photo une tête
Je décide ici de faire ma chère et tendre Tatie Jacqueline.
3- Colle la tête sur le cône
Tu peux aussi ajouter des bras, des jambes, ou tout autre accessoire de ton choix.
Attention: Utilise de la colle faite pour le bricolage! Sinon ta marionnette perdra vite la tête…
4- Fais le reste de ta famille
Selon les photos que tu trouves, tu peux faire toute ta famille, allant des personnes proches que tu aimes le plus, comme mon oncle Gérard ou le cousin André:
En allant jusqu’aux membres les plus éloignés (ça fait tellement longtemps que je n’ai plus vu ce cher BlubLurgGdftrluF):
1- Découpe un des cônes se trouvant dans la boîte à œufs
Découpe le bas en fonction de la taille de ton doigt.
2- Peins le cône
Imagine quel personnage tu souhaites faire (un humain, un animal, un monstre bizarroïde…) et commence à peindre le cône en imaginant les détails.
Attention: Commence d’abord par les plus grosses parties (robe, peau, etc) puis ajoute des détails (yeux, petites fleurs).
Si tu ajoutes des détails sur une partie déjà peinte, attends bien avant que la peinture soit sèche avant de peindre par dessus!
Pour ne pas passer trop de temps à attendre, tu peux faire plusieurs marionnettes en même temps.
Et voilà! On a déjà la marionnette de base! Mais je suis certain qu’on peut faire mieux!
On va continuer en collant d’autres détails…
3- Et hop, chez le coiffeur!
Tu peux ajouter des cheveux à ton personnage. Découpe des bouts de laine et fais un nœud au bout pour les attacher tous ensembles.
Et puis enfonce le nœud dans la tête du personnage (il y a généralement un trou au dessus des cônes, si il n’y en a pas à toi de le faire).
Si tu souhaites avoir des cheveux plus fins, tu peux essayer de détordre les bouts de laine.
Mets un peu de colle pour bien faire tenir le tout.
4- Les jambes et les bras
On va ajouter maintenant des jambes et des bras découpés dans du papier.
Attention: Utilise de la colle faite pour le bricolage! Sinon ta marionnette perdra vite ses jambes et ses bras…
Pour faire tenir les éléments en attendant que la colle sèche, tu peux t’aider d’une épingle (que tu enlèveras ensuite).
5- Chapeau l’artiste!
Avec de la colle forte ou un pistolet à colle (mais attention à ne pas te brûler!) tu peux aussi ajouter des éléments plus lourds, comme un bouton, des perles, etc.
Ici, il lui manque clairement son chapeau!
Et voilà, notre marionnette est prête!
6- Variantes
On peut imaginer tout un tas de variantes!
Pourquoi ne pas faire ta famille Tête d’Œuf? Découpe dans des photos que tu peux utiliser les têtes des personnes que tu aimes, et colle-les sur les cônes de carton.
Pour le chevalier qui suit, j’ai plié une feuille de papier, j’y ai découpé la tête (en gardant une petite partie du pli), et je l’ai collée sur le dessus du cône.
Pour la queue du chat, j’ai fait un trou dans le carton, et j’y ai enfoncé un bout de fil de fer poilu (que j’ai plié et collé à l’intérieur de la marionnette).
Et si tu es habile, tu peux aussi faire des fentes dans le carton, et y glisser des éléments en papier (comme pour les bras et les antennes-yeux de l’extraterrestre). Il faut juste penser à faire les éléments un peu plus long, car tu vas devoir plier et coller une petite partie à l’intérieur du cône.
7- Quelques exemples réalisés par des enfants
Les réalisations d’Astrid et de toute sa famille:
Et voici les petits extraterrestres d’Anna et Céleste et le chevalier et sa dame de Charlie:
8- Bonus
Voici une autre idée de marionnette à doigts tirée du livre « Jeux et jouets », édition du Fanal, 1979.
Découvrez tôa Moä!
livre pour les enfants à partir de 5 ans, aux éditions Esperluète
Dessine (ou découpe dans du papier coloré et colle) la lèvre supérieure au-dessus du pli:
Et la lèvre inférieure en-dessous:
3. On ouvre grand les yeux!
Dessine, coupe, colle les yeux, le nez et le reste du visage:
4. On ouvre grand la bouche!
Et dessines-en l’intérieur:
4. Mais… quelle gourmande!
Dessine, coupe, colle et ajoute dans sa bouche tout ce que cette gourmande a bien pu manger…
Bonjour l’indigestion!
À toi de jouer maintenant, créé ta propre gourmande (ou ton gourmand si tu préfères un garçon)… Ça peut aussi être une tête d’animal ou bien de monstre!!! Grrrrrr
Et voici une petite vidéo faite à partir du gourmand d’une de mes élèves: